Et si, cette année, vous réalisez vous-même vos chocolats de Pâques, sans passer des heures devant les fourneaux et sans vous prendre la tête avec les montées en température du chocolat ?
Avec les intolérances alimentaires à gérer (sans gluten, sans lactose, sans sucre de canne), difficile de se faire plaisir quand les fêtes de Pâques arrivent. Avec tous ces chocolats de Pâques qui s’offrent à nos regards dans les vitrines des pâtissiers, ou ces montagnes d’œufs colorés, lapins dorés ou autres petits animaux de la bassecour qui s’amoncellent dans les allées des grandes surfaces, il est difficile de résister à l’appel du chocolat.
Or, tous ces chocolats proposés sont bourrés d’ingrédients que nous, intolérants au gluten et/ou au lactose et/ou au sucre de canne ne pouvons manger. Mais je vous invite à lire la suite. Car, oui, il est possible de se faire plaisir avec les bienfaits du chocolat et de faire découvrir à toute votre famille le plaisir de chocolats de Pâques crus, sans gluten, sans lactose, sans sucre de canne et sans passer des heures devant les fourneaux.
Retour historique sur les chocolats de Pâques : œufs et friture en chocolat.
Selon la légende, il y a 5 000 ans, les Perses s’offraient déjà des œufs au printemps pour se porter bonheur. Pourquoi l’œuf ? Parce qu’il symbolise le renouveau, la fécondité, la vie. Il était utilisé à cette période dans les rites initiatiques. Dans notre Gaulle, les druides gaulois teignaient les œufs en rouge en l’honneur du soleil.
Pour les juifs, l’œuf symbolise à la fois la vie et la mort. Ce bonheur jamais absolu trouve son origine dans la libération du peuple juif, alors esclave de l’Egypte ancienne. Cette libération coûta la vie à de nombreuses personnes. Cette liberté, face au Pharaon et à l’Egypte ancienne, est célébrée lors de la fête de Pessa’h, la Pâque juive, au début du printemps.
Puis, on retrouve aussi la tradition des œufs de Pâques dans l’histoire des chrétiens. Les fêtes de Pâques commémorent la résurrection de Jésus Christ. Le dimanche de Pâques marque la fin du carême, période de jeûne. C’est très probablement l’interdiction de l’Eglise jusqu’au XVIIème siècle de manger des œufs pendant la période du carême qu’est née la tradition des œufs de Pâques. Ne pouvant empêcher les poules de pondre, il fallait bien écouler les œufs que les chrétiens conservaient ! D’où les recettes d’œufs cocotte, œufs mimosa ou œuf à la coque aux pointes d’asperges, inspirées des légendes et histoires du passé.
Le roi Louis XIV fut des œufs décorés une institution. L’histoire raconte que durant la semaine Sainte (semaine qui précède la Pâque chrétienne) tous les gens devaient lui apporter le plus gros œuf pondu en son royaume. De son côté, Louis XIV offrait des œufs peints à la feuille d’or à ses courtisans et ses petites gens.
Autre anecdote : Louis XV offrit un gros œuf de Pâques à sa maîtresse, Madame du Barry. Elle put y découvrir à l’intérieur une statuette de cupidon !
Quant aux russes et ukrainiens, ils passèrent maîtres dans l’art des œufs peints, qu’ils offraient aussi à Pâques.
Enfin, l’histoire des œufs de Fabergé est aussi en relation avec les œufs de Pâques. Les Fabergé, famille huguenote française immigre suite à la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV, en 1685. Après avoir erré en Europe de l’Est, les Fabergé s’installent à Saint-Pétersbourg, alors capitale de la Russie. Le père de Pierre-Karl, orfèvre, fonde la maison Fabergé en 1842. Après des études en Europe et chez des maîtres joailliers, Pierre-Karl Fabergé reprend les rênes de l’entreprise familiale. Sous sa houlette, elle va devenir une maison de luxe de renommée mondiale, très remarquée par le tsar Alexandre III, en son temps. Ce dernier, souhaite offrir à sa femme, l’impératrice Maria Fedorovna un œuf, inspiré d’un œuf que l’impératrice avait remarqué lors de son enfance chez sa tante, la princesse Whilelmine – Marie de Danemark. Connu sous le nom d’œuf à la poule, il est entièrement en or et s’ouvre sur 4 surprises successives. L’impératrice fût enchantée et Alexandre III lui offrit pour chaque Pâques, un œuf de Fabergé. Son fils, Nicolas II reprit la tradition. Sa mère, Maria Fedorovna et à son épouse, l’impératrice Alexandra Fedorovna recevaient chacune un œuf de Fabergé.
Chocolats de Pâques : pourquoi des œufs en chocolat ?
Difficile de savoir quand les œufs en chocolat sont apparus. Il est très probable que c’est avec les techniques du travail de la pâte de cacao, vers 1830 et la diversité des moules que les chocolats de Pâques ont fait leur apparition. Et nous savons maintenant pourquoi des œufs : signe du renouveau, de la vie !
Chocolats de Pâques : pourquoi trouve-t-on de la friture en chocolat ?
Quoi ? des poissons et autres crustacés en chocolat s’invitent à notre table à Pâques ? Quand j’étais petite, j’ai souvenir de ses petits sachets de friture en chocolat où je plongeais allègrement ma petite main, pour déguster des petits poissons ou des crevettes. C’était aussi sans compter les belles histoires que j’imaginais avec ces petits poissons tout en douceur.
Mais d’où vient cette autre tradition ?
Elle trouve son origine dans la Bible, et plus exactement, dans le Nouveau Testament. Il fait référence à la pêche miraculeuse. Des disciples de Jésus partaient à la pêche et revenaient bredouille. Pour prouver sa présence, Jésus leur indiqua les emplacements où jeter leurs filets. La pêche devint miraculeuse tant le poisson abondé. Ce fut, aux yeux des pêcheurs, une preuve de la résurrection de leur prophète. Gourmandise abondante, cette friture en chocolat de Pâques rappelle cette opulence de poissons pêchés, en ce temps-là.
Chocolats de Pâques : je me sens inspirée par le chocolat cru, sans gluten, sans lactose.
Depuis que je suis petite, j’ai une intolérance au sucre de canne. J’en consommais très peu, préférant le pain avec une barre de chocolat ou du jambon blanc, les quiches lorraines, nems ou rouleaux de printemps comme goûter à un pain au chocolat, un croissant ou des petits gâteaux ! Et quand cette intolérance a été validé avec toutes les autres, je n’ai pas été étonnée.
Là où ça a changé, c’était qu’avant, je ne savais pas qu’il existait des sucres alternatifs au sucre de canne. J’avais bien entendu parlé de l’aspartame mais son côté chimique ne me plaisait pas. Il m’arrivait d’utiliser le fructose quelque fois, mais lui non plus, ne me convenait pas. La thérapeute qui me suivait m’a ouvert la porte à des merveilleuses douceurs qui jusqu’à présent, étaient restées dans mes livres de cuisine : gâteau au chocolat, fondant au chocolat, chouquettes, gâteau roulé, brownies, et autres sucreries. Tout cela, grâce à des alternatives au sucre de canne : sucre de fleur de coco, sirop d’Agave, sucre de Bouleau (xylitol). Tous ces sucres ont des index glycémiques bas, parfais pour gérer ma glycémie qui parfois s’emballe et me fait tomber dans les pommes ! J’évoque les sucres que j’utilise dans la rubrique Mon placard.
Du coup, j’ai revisité bien des classiques de la pâtisserie sans gluten, sans lactose et sans sucre de canne. Alors, tous les dimanches midi, petit plaisir en famille avec un dessert plein de douceur et de rondeur.
Et pour le chocolat, idem ! Impossible d’acheter une tablette de chocolat sans tomber sur du sucre de canne, de la lécithine de soja ou de la poudre de lait. Et puis un jour, en souhaitant faire un gâteau au chocolat sans œuf pour ma fille (voir la recette), j’ai trouvé l’équilibre parfait avec juste 3 ingrédients : de la poudre de cacao + du beurre de cacao + du sirop d’Agave. Cette alliance est devenue mon chocolat. J’ai investi dans un moule professionnel en polycarbonate (entre 20 et 26 euros) avec 3 tablettes de chocolat. Et hop, envie de chocolat ? En moins de 10 minutes, mes tablettes sont prêtes.
Seul inconvénient : comme il n’y a pas de conservateur et que ma méthode utilise uniquement des ingrédients crus (je ne me prends pas la tête à monter le chocolat en température pour que le sucre cristallise), le chocolat doit se conserver au réfrigérateur et doit être manger dès sa sortie du frigo ! Par temps chaud, il fond à vitesse grand V. Et si pour Pâques, le temps est ensoleillé, vous ne pourrez pas vous amuser à cacher les petits chocolats de Pâques dans le jardin. Je ne garantis pas le résultat ! Par contre, je vous garantis leur saveur, à la fois puissante et douce.
Alors, prêt pour créer vos chocolats de Pâques ? Recette qui ne vous prendra pas plus d’un quart d’heure ? En fait, je crois que vous passerez plus de temps à choisir votre moule qu’à réaliser la recette. Soi-dit en passant, moi, j’ai passé 20 minutes dans le magasin devant la diversité des moules. Finalement, je suis ressortie avec 2 moules : 1 moule à friture (les fameux petits poissons et crustacés de la pêche miraculeuse !) et un moule de petits carrés de chocolats incrustés d’œufs, poule, lapin, cloches, enfin, tous les symboles de Pâques en chocolat !
Pour trouver mes moules pour mes chocolats de Pâques (comme pour mes plaquettes de chocolat ou mes chocolats de Noël), je vais dans des magasins professionnels (en général, ils sont ouverts aussi aux particuliers). Sur Lyon, mon adresse préférée était G-Detou, rue du plat, entre la place Bellecour et les quais de Saône – il y a aussi un G-Detou dans le 2ème arrondissement de Paris, rue Triquetonne. Etant en Bretagne depuis quelques mois, j’ai trouvé les Ets Renou, 52 boulevard de la Haie des Cognets à Saint-Jacques-de-la-Lande, où il propose une diversité de moules. Les moules à fritures pour mes chocolats de Pâques m’ont coûté 6 € les 5.
Et vous, dans vos différentes régions ?
N’hésitez pas à mettre en commentaire vos bonnes adresses pour partager avec les autres internautes qui seraient à la recherche de bons plans !
Pour cette recette de chocolats de Pâques, je teste la poudre de cacao cru et le beurre de cacao de chez Iswari, trouvés dans ma biocoop. Sinon, toujours dans les épiceries professionnelles, vous pourrez trouver du beurre de cacao et de la poudre de cacao en 1 kg (souvent de la marque Barry).
Pour ceux qui sont dans la vallée du Rhône, je vous invite à pousser la porte de la cité du chocolat Valrhona, à Tain l’Hermitage et faire vos courses chez eux. Les prix ne sont pas les mêmes qu’en grande surface où vous pourrez trouver de la poudre de cacao 100% de chez Van Houten ou Nestlé, la qualité du chocolat non plus. Je vous ferai un jour un article sur le chocolat, les procédés de fabrication et pourquoi je choisis de le travailler façon crue.
Recette de ma friture en chocolat cru sans gluten, sans lactose
Temps de préparation : 15 minutes
Temps de cuisson : A peine 2 minutes
Ingrédients
40 g de poudre de cacao cru
70 g de beurre de cacao
2 cuillères à soupe de sirop d’Agave
Une pincée de sel fin
En option : épices (vanille, piment d’Espelette, cardamome) ou friandises (noix, noix de cajou, noisettes, amandes, chips de noix de coco râpée, raisins secs, …)
Dans une petite casserole, faire fondre à feu très très doux le beurre de cacao. Je cuisine au gaz. Et pour faire un feu très très doux, je fais comme si je fermais mon gaz afin que la flamme soit de 2 à 3 millimètres (c’est le moment juste avant d’éteindre la flamme). L’important est de ne pas chauffer le beurre de cacao (et surtout pas le faire bouillir !).
Ajouter la poudre de cacao d’un seul coup, la pincée de sel, le sirop d’Agave et remuer au fouet pour bien lisser le chocolat.
Vous pouvez ajouter épices ou friandises. Pour ma friture de Pâques, spéciale petits bouts de chou, j’ai ajouté une pointe de vanille. Pour les grands, essayer avec une pointe de piment d’Espelette, surprise et succès garanti. J’ai réalisé quelques carrés aux couleurs Pâques avec un mélange de noix, noisette, amande, raisin de Corinthe. Pour ce faire, j’ai ajouté le mélange dans l’emplacement des carrés, puis j’ai versé dessus mon chocolat. Du coup, mon mélange est visible et les dessins beaucoup moins. Peut-être qu’en faisant l’inverse, d’abord le chocolat, puis le mélange, les dessins seront visibles et la surprise garantie en croquant dedans ! Attention, de ne pas remplir de chocolat les petits carrés ! Sinon, en ajoutant le mélange, tout va déborder !!
Enfin, je verse délicatement le chocolat dans mes moules à friture. Et hop, au congélateur 10 à 15 minutes, puis vous conserverez vos chocolats de Pâques dans un bocal au réfrigérateur.
Conseil culinaire
Cette année, j’avais envie de m’amuser. J’ai présenté mes chocolats de Pâques dans une boîte à sardine colorée (bien nettoyée la boîte, hein !).
Autre test : des chocolats de Pâques au chocolat blanc et sucre glace de fleur de coco. Vous avez envie de recevoir ma recette ? Envoyez-moi un email à contact@macuisineadusens.com en me précisant dans l’objet ou le corps du mail : Friture en chocolat blanc et vous la recevrez au format pdf.
6 Réponses A "Réaliser vos chocolats de Pâques sans gluten, sans lait et sans passer des heures devant les fourneaux."
Lucie 11 novembre 2021 (1 h 24 min)
Bonjour Arielle :o) Hâte de tester cette super piste culinaire ! Depuis un moment je ne supporte plus le lactose (troubles digestifs et inflammations de la peau) alors je cherche des idées pour continuer à profiter du Chocolat. Peux-tu me conseiller par rapport à ces deux questions que je me pose :
1. peut-on remplacer le beurre de cacao par une autre matière grasse végétale ?
Par exemple le beurre de Ghee (beurre clarifié) ou encore l’huile de Coco ?
2. peut-on utiliser un moule en silicone type « moule pour pralines » ?
3. une fois les chocolats réalisés et placés au réfrigérateur, combien de temps se conservent-ils ?
Merci pour tes bons conseils !
Lucie
Arielle Ucheda 11 novembre 2021 (12 h 25 min)
Lucie bonjour. Alors, voici mes réponses selon tes questions :
1. En ce qui concerne la matière grasse, je n’ai jamais tenté l’expérience de la remplacer. Par contre, je ne pense pas que le ghee sera un bon support car trop mou à température ambiante. L’huile de coco, pourquoi pas mais si elle est non désodorisée, il y aura le goût de la coco qui ne plait pas à tout le monde. Après, je pense qu’il faudra les conserver de toute manière au frais et de sortir du frigo juste ce qu’il faut pour les déguster immédiatement. Est-ce que le beurre de cacao te pose souci ?? Pour le trouver, je vais dans des magasins professionnels (de la restauration) en tant que particulier et j’achète 1 kilo. Cela me fait un bon bout de temps (car je ne fais pas de chocolat tous les jours non plus 😉
2. Oui, tu peux utiliser des moules en silicone. C’est d’ailleurs ce que j’utilise pour faire les mendiants pour Noël 😉
3. Pour la durée de vie des chocolats… aïe, difficile à dire tellement ils sont bons !! 🙂 Sinon, pour de vrai, je les ai déjà conservé un bon mois, tant qu’il n’y a pas d’ingrédients qui peuvent les faire tourner (lait végétal ou matière grasse qui peut rancir). Si ce n’est que le chocolat telle que la recette de cette page avec amande, noisette ou raisin sec, ils tiennent un moment. Il y a quelques années, j’ai fait tout un stock au 10 décembre environ et début janvier, nous mangions les derniers. Bien sûr, ils étaient au frais sinon, ils fondent !!
Belle découverte. Et je t’invite vraiment à trouver du beurre de cacao qui va amener de la douceur à la poudre et de la finesse à ton chocolat.
Mathilde Largepret 2 avril 2021 (20 h 13 min)
Bonjour,
J’ai adapté la recette (sirop de xylitol à la place de sirop d’agave car c’est le seul sucre (avec l’erythriol) que je peux manger. Une réussite 🙂
Ingrédients pour 10 mini chocolats (genre petit oeuf en chocolat) :
– 2 c à s de xylitol + 1 c à c d’eau
– 20 g de cacao
– 35g de beurre de cacao
– 1 petite pincée de sel
– déco éventuelle (noix, coco, vanille, etc.)
1. Au bain marie très (!) doux, faire fondre le xylitol et l’eau pour former un sirop.
2. Couper le feu et ajouter le beurre de cacao (s’il ne fond pas, rallumer tout doucement pour ne pas que le beurre de cacao chauffe).
3. Ajouter le cacao en une fois + le sel.
4. Bien mélanger et remplir les moules (ajouter l’éventuelle déco – dans ce cas, remplir les moules au 2/3 pour garder de la place pour la déco)
5. Mettre 10-15′ au congélateur puis démouler.
A conserver impérativement au frigo.
Belle journée,
Mathilde
Arielle Ucheda 3 avril 2021 (16 h 11 min)
Merci Mathilde pour cette alternative avec du sucre de bouleau, le fameux xylitol. Je suis assez fan de ce sucre pour son petit goût frais 🙂 Joyeuses Pâques
Pottier 19 mars 2018 (12 h 38 min)
Friture en chocolat blanc
Bonjour envie de me lancer pour mes loulous. Mille mercis
Arielle Ucheda 19 mars 2018 (14 h 41 min)
Bonjour Géraldine, Vous me direz s’ils ont aimé. Ce chocolat est à la croisée d’un chocolat au lait (sans lait) et du chocolat blanc. Moi, je n’ai jamais aimé le chocolat blanc, mais celui-ci, j’en suis fan !! Belle dégustation